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L'or du roi Midas

Connaissez-vous l’histoire du roi Midas ? C’est ma préférée de la mythologie grecque. À raconter à tous les enfants, jeunes et vieux.

Il était une fois Midas, un bon roi. 

Il était une fois Dionysos, dieu de la vigne, du vin et des excès.

Il était une fois Silène, dieu de l’ivresse, père adoptif et ami de Dyonysos.

 

Silène, ayant fêté toute la nuit, s’égare, ivre, dans les jardins du roi Midas. Ce dernier lui offre l'hospitalité et le choie. Après quelques jours chez Midas, Silène rentre chez lui dans l’Olympe, la demeure des dieux. Il raconte au dieu Dionysos comment Midas a été bon avec lui. 

 

Dionysos souhaite remercier Midas d’avoir été généreux avec son ami.

- Midas, mon ami, fais donc un voeux et je l’exaucerai !

Midas, sans réfléchir, trépidant comme un enfant :

- Ô Dionysos, je souhaite que tout ce que je touche se transforme en or !

- Ha, ha, ha, exaucé, petit Midas !

Et Dionysos disparaît, mener sa passionnante vie de dieu dans l’Olympe.

 

Le silence retombe. Midas se retrouve seul. Pendant un instant, il se demande pourquoi Dionysos a ri. Mais l’émotion le rattrape. Son voeux est-il vraiment réalisé ? Tremblant, il se penche et, le doigt hésitant, effleure un brin d’herbe. Ding ! En or.

Une fleur ?

Ding ! En or !

Une pierre…

Ding !

Ding ! 

Ding !

Midas explose.

- Je suis l’homme le plus riche du monde ! Je suis le plus heureux des hommes !

Il rentre chez lui, suivi de ses soldats, qui progressent lentement, les bras emplis de tous les objets en or touchés le long du chemin.

 

Fatigué par cette journée, et un immense sourire sur son visage, Midas s’affale dans ses coussins. Ding ! En or. C’est moins confortable, mais qu’importe ! 

Il prend un pomme. Ding !

Midas sent poindre une sensation désagréable. 

Il prend une coupe qui se transforme en or. La porte à ses lèvre. Ding ! L’eau est dure.

L’angoisse fait son chemin dans le cerveau de Midas. Il est assoiffé. De désarroi, il attrape un serviteur par le bras. Ding !

L’horreur est monté dans ses yeux.

Voyant la statue en or du serviteur, les enfants de Midas, à peine entrés dans la pièce, s’enfuient en courant.

Terrifié, Midas réalise qu’il est l’homme le plus riche du monde, condamné à mourir de soif sans même pouvoir étreindre ses enfants.

 

Il s’enfuit de son palais, à la recherche de Dionysos. Il le retrouve et lui supplie d’annuler le sort.

- Ah mon petit Midas, tu es bien naïf ! Tu mérites de mourir ainsi. Mais je suis clément aujourd’hui. Va te laver dans le fleuve Pactole et tu retrouveras ton humanité !

Midas court à en perdre haleine et se jette dans le fleuve. Il se lave et se relave. Il ose à peine sortir de l’eau vérifier si le sort agit encore.

 

Tremblant et blême, il avance son doigt hésitant vers un brin d’herbe. Rien. 

Une fleur. Rien. 

Une pierre. Rien ! 

Que l’herbe est belle ! Que le caillou est doux ! Que la fleur sent bon !

Midas pleure devant tant de beauté. Midas pleure de joie de redevenir simple humain.

 

Depuis ce jour, on trouve de petites pépites dans le sable du fleuve Pactole. 

On dit que les humains seraient bien inspirés de les y laisser.

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