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Thérapie de confinement

Je m’intéresse aux savoirs ancestraux. Ces connaissances issues d’un temps ou l’être humain était connecté à lui-même et à la nature car sa survie en dépendait.

 

L’ikigaï est mon intérêt du moment. Ikigaï vient d’Okinawa, île japonaise où l’on trouve une impressionnante concentration de centenaires heureux et en pleine forme.

 

 

100 ans – heureux – en pleine forme : bluffant, non ?

Mais je ne vais pas vous faire un exposé sur l’ikigaï, je vous ferai part de quelques aspects dans de prochaines publications.

 

Pendant cette inédite période de (semi-)confinement, j’ai trouvé particulièrement intéressant la thérapie du psychiatre japonais Shima Morita, expliquée dans l’un de mes livres sur l’ikigaï.

 

L’objectif de la thérapie de Shima Morita est de redonner du sens à la vie après un traumatisme ou de traiter névroses et autres TOC.

 

Certes, nous ne sommes pas traumatisé-e-s ni névrosé-e-s ni toqué-e-s.  Mais en ces jours très spéciaux, cette méthode peut nous donner quelques pistes pour sortir grandi-e-s de la crise.

L’idée de base de la thérapie s’articule autour de deux aspects.  

  • J’accepte mes pensées négatives et n’essaie pas des les changer.
  • Mes sentiments changeront sous l’effet de l’action.

 Là où ça devient intéressant, en période de solitude forcée, c’est dans les quatre  phases de la thérapie.

1. Isolement et repos (5-7 jours)

La personne se repose dans une pièce, sans stimulation extérieure telle que télévision, livre, famille, ami et sans parler. La seule chose dont dispose la personne, ce sont ses pensées. L’activité consiste à observer ses émotions. Le but est de récupérer sur le plan physique et mental.

(Dans la vraie thérapie, le thérapeute passe régulièrement en signe d’encouragement.)

 

À part les héros et héroïnes qui travaillent encore et les indépendant-e-s, ne me dites pas que ce ralentissement ne vous fait pas un peu de bien...

 

 Quand l’ennui et le besoin d’action s’installent, c’est qu’il est temps de passer à l’étape suivante. 

2. Occupations légères (5 à 7 jours)

La personne effectue des tâches monotones, en silence, du style jardinage, ménage, peinture.

 

Qui disait profiter de faire les à-fonds pendant covid-19 ?

 

L’une des activités imposée est toutefois de tenir un journal de ses pensées et sentiments.

 

La personne commence à faire des balades dans la nature, mais seule, sans parler à personne (sauf au thérapeute).

3. Occupations physique (5 à 7 jours)

La personne effectue des tâches physiques comme couper du bois tout en maintenant ses activités calmes de type poterie,  peinture, ménage.

 

Elle est autorisée à parler à d’autres mais uniquement des activités qu’elle pratique.

 

Chérie, tu as vu ? J'ai lavé les vitres ! 

4. Retour au monde « réel » et à la vie sociale

La personne se réinsère dans la société mais en maintenant des pratiques de médiations.

 

L’idée est de revenir au monde en tant que personne nouvelle avec un but propre et sans se laisser contrôler comme une marionnette par la société et ses émotions.

 

On a dit "en maintenant des pratiques de méditations" !

Je vous vois venir, le petit appart avec deux enfants, les devoirs à distance et le télétravail (c’est précisément mon cas) n’est pas adapté à la semaine de repos en silence ni à la coupe de bois.

 

Néanmoins, je pense qu’il y a quelque chose à tirer de cette idée. Dès le moment où l’on n’est pas touché-e par la maladie, cette période de  (semi-)confinement peut être une aubaine pour ralentir, s’arrêter, faire silence, prendre du recul, se retrouver soi-même et, pourquoi pas, s’enrichir intérieurement.

En savoir plus

Principes de la thérapie de Shima Morita

1.    J’accepte mes sentiments.

Si je tente de me débarrasser ou contrôler mes pensées négatives, c'est le meilleur moyen de les voir s’intensifier.

 

Une illustration de ce concept est celle du moine vietnamien Thich Nhat Hanh qui a l’habitude de dire « Bonjour solitude, comment vas-tu aujourd’hui ? Viens, assieds-toi à côté de moi et je veillerai sur toi. »

 

Vous pouvez remplacer « solitude » par « douleur », « colère », « tristesse », etc. Mais pour cette dernière, c’est une autre histoire.  (Bonjour Tristesse)

 

 

 

2.    Je fais ce que je dois faire.

Je me concentre sur le présent et sur ce que je suis en train de faire. Je n’intellectualise pas. On ne me dit pas comment faire. Je fais.

 

Je m’absorbe par exemple complètement dans l’activité de préparer le repas pour mes enfants (parce qu’ils ne vont plus à l’accueil extra-scolaire et qu’ils mangent désormais 3 fois par jour et 7/7 à la maison).

 

 

 3.   Je découvre mon objectif vital.

Je ne peux pas contrôler mes émotions mais je peux décider de ce que je fais chaque jour. C'est pourquoi il faut avoir des objectifs précis et toujours présents à l'esprit. 

 En l'occurence, cet objectif de vie est justement l'ikigaï.

 

Et à propos de "décider de ce que je fais", je vous invite à lire La sagesse des vieilles personnes.


Sources

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